Conseils hivernage sub-adulte mal préparé

Bonjour,

je viens vers vous un peu en catastrophe étant donné les variations climatiques improbables et brutales que nous avons connues ces derniers jours dans le Var.    

Cela concerne le petit jeune que j'avais présenté dans ce sujet.
Pour rappel, il s'agit d'un sub-adulte manifestement affaibli par une mauvaise maintenance: manque de force, tobleronnage excessif, pattes arrières manquant de puissance, instinct peu développé (notamment par rapport à la nourriture). Il n'a probablement jamais été à l'extérieur, ni hiberné.
Points positifs: pas de pathologie apparente + bonne faculté de récupération et d'apprentissage (à l'hygiène de vie normale des tortues).


Depuis son arrivée, !a question de son hibernation est un véritable casse-tête pour moi. Nous étions déjà en septembre lorsque je l'ai récupéré; d'un côté je craignais qu'il n'ait pas les ressources suffisantes pour hiberner et d'un autre côté je me disais qu'un hiver en terra ne contribuerait pas à son rétablissement.

Le temps étant encore très clément, j'ai donc décidé de tenter l'hibernation.
Pendant environ 6 semaines, il a fait pas mal d'exercice, dévoré des tas de bonnes mauvaises herbes, pataugé dans sa piscine et pris le soleil autant que faire se peut. Durant le mois de novembre, j'ai vu que la mémère (eurotestudo femelle adulte) a changé son rythme et s'est mise en mode pré-hibernation: activité ralentie, nombreux bains, arrêt de l'alimentation ... J'ai donc progressivement adapté le petiot à ce même rythme, ce qui semblait parfaitement lui convenir.


Organisation de la période de préhibernation:

L'enclos improvisé à son arrivée était sans doute le meilleur endroit pour ses séjours extérieurs (exposition en plein soleil de 11h à 15-16h, abrité du vent). En raison des risques de prédation et des amplitudes thermiques nuit-jour, il passait la nuit dans la maison (système de la petite cagette-litière installée dans la serre de l'enclos en journée et transportée au fond d'une caisse pour la nuit).

Lorsque je le rentre à la maison, c'est en réalité dans la cuisine qui est une pièce un peu spéciale: calme et surtout très mal isolée. Si je ne la chauffe pas, il y fait quasiment la même température qu'à l'extérieur (en journée, il y fait même souvent plus froid que dehors). Actuellement, la température y oscille entre 6 à 9° la nuit et 10 à 12° le jour (contre 15 à 17° dehors).
Entre l'instabilité climatique et l'incertitude quant aux capacités d'hibernation du petiot, cela m'a paru être la moins pire des solutions.

J'ai remarqué 2 différences entre le nouveau-venu et la mémère:
- alors que l'adulte avait manifestement les intestins vidés, le petiot sortait un tout petit bout de crotte tous les 3 - 4 jours après son bain; peut-être a-t-il avalé quelques brins d'herbe à mon insu ?
- alors que l'adulte passait de plus en plus de temps dans sa litière douillette, le petiot lui semblait plus actif qu'elle, comme s'il n'avait pas envie d'aller dormir.
Malgré tout, son rythme avait suffisamment changé pour constater qu'il était entré en pré-hibernation; à ce moment là, ma crainte principale était qu'il sombre dans le grand sommeil avant d'avoir fini la purge complète des intestins
J'ai continué les bains tièdes au soleil en veillant à ce qu'il n'avale plus rien. Puis le temps a brutalement changé et des 20 - 25° au soleil de midi, on est subitement passé à la neige et au net refroidissement de la terre et du fond de l'air.



Lorsque l'épisode neigeux est arrivé, j'ai cru le problème en partie résolu: la mémère et le petiot roupillaient honteusement. J'ai renforcé la protection de la mémère (cartons sur les côtés + feuilles + paille) et rajouté une couche de paille sur le petiot qui n'est plus sorti de la cuisine.
Je me suis alors décidée à lui fabriquer un caisson en bois tapissé d'une couche de polystyrène, elle-même recouverte d'un carton protecteur. L'idée était de caler la mini cagette litière au fond de cette boîte, de la remplir d'un mélange paille- feuilles mortes, d'envelopper le tout d'un voile d'hivernage et de placer le paquet dans la cabane où dort déjà mémère.
Cette cabane est adossée au mur sud-est de la maison (exposé au soleil levant et abrité du mistral) et surtout sous la bonne garde des chats dont la seule odeur dissuade tout rongeur de s'aventurer à faire le mariole.

Alors que je croyais l'affaire pliée, nouveau rebondissement: les journées se sont radoucies et, même si la température en journée de la cuisine n'a pas vraiment varié, le petiot a sorti la tête de la paille hier en fin d'après-midi !!  
J'ai remis une couche de paille, recouvert la caisse d'une planche et ouvert quelques minutes la porte pour faire chuter la température de la pièce; ça l'a calmé. Mais aujourd'hui, vers 12h, j'entendu bouger dans la caisse. Le thermomètre affichait 10°, j'ai entre-ouvert la planche et j'ai vu un long cou émergeant de la paille avec des grands yeux qui me fixaient: "m'man, j'ai pô sommeil ..."

Voilà, là j'ai un peu envie de crier: au secours ... !



(désolée pour la longueur du post, mais ne sachant exactement quelles informations sont importantes ou pas, j'ai préféré vous livrer le maximum de détails pour que vous puissiez vous faire une idée au plus juste)

Pas très bon de le rentrer le soir , (ça ne fait que le stresser ) surtout dans ta région le Var , il faut le laisser dans son parc nuit et jours , en anticipant qd même les périodes de neige ou de grand froid en le remettant chaque soir dans sa cabane car il ne connaît pas semble t il
Pas besoin de le baigner chaque jours pour le faire évacuer et vider ses intestins ( encore du stress) , il peut très bien partir la panse pleine

Pourrais tu faire des photos de ce petiot, sous toutes les coutures, que du décris comme pas très en forme ? pas sûre que ce soit un hermanni surtout s'il a toujours vécu en terrarium
Photo du parc aussi? histoire de voire ce qui va ou pas pour une vie de tortue
Ca nous permettrait de t'aider pour que ce petiot vive sa vie sereinement

Merci beaucoup pour ta réponse Sylvie.

Comme je croyais qu'il était rentré en hibernation, je n'ai pas osé le manipuler. Mais étant donné que cet après-midi il a encore grattouillé, je pense que je pourrai prendre des photos demain; effectivement, si ce n'est pas un hermanni, les conditions pour son hibernation ne sont peut-être pas bonnes.


Je prendrai également des photos de son enclos provisoire (celui que j'ai bricolé en catastrophe à son arrivée), mais il est aujourd'hui dépouillé des aménagements que j'ai démontés pour entretien et construction de son enclos définitif. Je tenterai de faire un schéma pour décrire comment il était organisé.

Pour l'heure, je t'avoue que je suis très préoccupée par sa non-hibernation: cela fait déjà un moment que l'alimentation, le soleil et la chaleur ont cessé et j'ai peur que son organisme s'épuise à rester éveillé à ces températures ...

Si il "gratte" pour sortir de sa boite c'est qu'il ne dort pas, ce n'est pas son moment et c'est cela qui va l'épuiser
A remettre au plus vite dans son parc et le laisser appréhender seul cette période pas encore hivernale par chez toi

Bien sur vite des photos de la bestiolle et de son lieu de vie

Dans le var les T° ne sont pas clementes

Laisse la au plus près de la nature

Ok. Puisque la mémère roupille, je vais mettre le petiot dans son parc (lui aussi en partie démonté pour entretien): dès demain matin, je lui installe un abri. En revanche, il faut savoir qu'en cette saison le soleil reste caché derrière les arbres. De plus, comme j'ai arrêté d'arroser, les bonnes mauvaises herbes ont cessé de pousser.

Bon, tout ça va être de la totale improvisation ... je vais faire au mieux et je vous ferai parvenir les photos du petiot et de l'enclos; cela vous donnera plus d'éléments pour m'indiquer la marche à suivre.

Bémol: n'ayant pas de balance, je devrai en emprunter une avant de connaître son nouveau poids.


@ uria: en effet, depuis quelques jours les t° ne sont pas clémentes du tout !!

Je ne suis vraiment pas rassurée à l'idée de le laisser passer la nuit dehors (ni même éloigné de la maison en journée): il y a pas mal d'animaux sauvages (notamment un renard qui marque son territoire le long des murs de la maison + risques de blaireaux) qui ne font pas dans la dentelle, croyez-moi !

testarde a écrit:

Bémol: n'ayant pas de balance, je devrai en emprunter une avant de connaître son nouveau poids.

Chez les 2 discounters allemands, tu devrais trouver une balance de cuisine pour moins de 10 €... Idem sur le Net, ou chez Leclerc, etc... Par exemple :
http://www.e-leclerc.com/catalogue/marques-distributeurs/elsay/maison/cuisine/preparation-culinaire/balance-electronique,63571

Mais les moins chers que j'aie trouvé jusqu'à présent, c'est ici :
https://fr.aliexpress.com/item/New-5kg-x-1g-Kitchen-Scales-Digital-Balances-LCD-Electronic-Scales-Food-Electronic-Balance-Measuring-Weight/32810376041.html?src=google&albslr=220165627&isdl=y&aff_short_key=UneMJZVf&source=%7Bifdyn:dyn%7D%7Bifpla:pla%7D%7Bifdbm:DBM&albch=DID%7D&src=google&albch=shopping&acnt=494-037-6276&isdl=y&albcp=653151748&albag=36672819047&slnk=&trgt=61865531738&plac=&crea=fr32810376041&netw=g&device=c&mtctp=&gclid=CjwKCAiA6qPRBRAkEiwAGw4SdlacXJwMlfcvwdUPpVeQodUYhP5L2FQNU81G6X2QMMDRvR8llz-B-BoCzykQAvD_BwE

Ou bien là (électro Dépôt) :
https://www.electrodepot.fr/cuisine-cuisson/preparation-culinaire/balance-de-cuisine.html

Oui Plutonia, tu as raison. Je suis du genre plutôt .... hum, rustique dirons-nous, et n'ayant pas l'utilité de ma balance de cuisine, je l'ai donnée à des amis. Mais je crois qu'elle va finalement s'avérer indispensable pour l"opération "rétablissement du petiot" ...


Sinon, j'ai pris les photos de l'enclos. Je vous préviens, il est complètement en chantier et ne ressemble plus à rien. J'ai rassemblé une bonne partie des éléments qui le constituent pour que vous puissiez vous faire une idée.
Le petiot roupille toujours (ce qui m'arrange bien), je ne l'ai donc pas encore dérangé pour le photographier.

rectification concernant les dimensions du panneau d'ombrage: il ne fait pas 100 x 50 mm, mais 100 x 50 cm évidemment ...

Voilà les photos de l'aménagement global du parc.
Comme je l'ai précisé, ce sont plus les photos d'un chantier que d'un véritable enclos: une partie des structures sont démontées pour entretien annuel (la lasure à l'eau ne tient pas longtemps) et agrandissement. Tout est posé un peu pêle-mêle: les barrières, les abris, les boutures pour l'année prochaine etc ...

Il faut savoir que l'ensemble du parc est exposé sud-est.


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C'est ce parc en chantier
Par contre dans ta région il me semble que cette profusion de serres est superflue
ça chauffe vite sous les serres surtout dans ta région , et c'est peut etre pour ça que le jeunot fait de la résistance

Merci pour ta réponse, elle me rassure un peu sur la maintenance que je peux offrir aux 2 tortues (c'est un point qui me préoccupe beaucoup)

En réalité, ces serres sont les "cabanes" de chaque tortue, faites de bric et de broc. La plus petite (au milieu de l'enclos) est celle que j'ai improvisée pour le petiot et que j'ai rapatriée dans l'enclos de mémère lorsque celle-ci s'est endormie.
Ça ressemble à des serres, mais tout est basé sur un principe de modularité: il y a des façades transparentes (qui servent de toit le plus souvent), des côtés de différentes longueurs (qui servent de barrières ou de mur pour une cabane), des charnières pour assembler ces éléments et des briques (qui servent de mur pour cabane ou d'éléments pour aménager l'intérieur de l'enclos ou même de cachette à l'intérieur de la cabane). Suivant la manière dont les éléments sont assemblés, les simples cabanes peuvent se transformer en serre et accumuler la chaleur.

Tout ceci doit sembler un peu compliqué, mais je vais ouvrir un autre sujet pour obtenir vos avis et conseils sur l'enclos du petiot. Les plans et photos vous parleront certainement mieux ..


J'ai suivi tes conseils et ai sorti le petiot quand je l'ai entendu bouger (il y a 2 jours). Il faisait 15° à l'extérieur contre 11° dans la cuisine, mais ça a eu l'air de le calmer puisqu'il n'a pas bougé de sa litière. Le soir, j'ai replacé sa litière au fond de la boîte, dans la cuisine et depuis .... plus rien ! Quand je soulève la paille pour déposer une éponge imbibée, il remue très légèrement mais pas au point de sortir sa tête.
J'en conclue que les conditions sont propices pour l'emmitoufler et le placer à l'extérieur.
Ma seule crainte est que, si avec les pluies actuelles les températures de nuit comme de jour sont très douces, le mistral peut se lever sans prévenir et faire subitement chuter le thermomètre de 10° (conduites d'eau gelées le matin). Si le petiot n'est pas entré complètement en hibernation, ne risque-t-il pas le choc thermique (sachant qu'il n'a probablement jamais vécu à l'extérieur, ni hiberné) ?
Qu'en pensez-vous ?


Nota: l'autre fois, je n'ai pas eu le temps de le prendre en photo, mais j'aurais voulu avoir confirmation de son identification (au moins pour les conditions d'hibernation). Je vais éviter de le manipuler, mais depuis sa litière je pourrai photographier sa dossière, l'avant et l'arrière; j'espère que cela aidera à éclairer la chandelle ...

Épilogue

Finalement, vu les brusques écarts de T° qui survenaient sans prévenir, j'ai préféré attendre qu'il entre en hibernation en le laissant dans la cuisine: là au moins, les T° restaient stables et je pouvais les diminuer graduellement sans risquer le choc thermique.

Son environnement: caisse en plastique + terre ameublie du jardin + éponge mouillée + tas de foin et feuilles séchées. La T° de la pièce pouvait descendre à 6 / 7° certaines nuits et se stabilisait à 10 / 11 ° en journée (à l'extérieur, il faisait un peu plus chaud !!), il y faisait sombre et le calme y régnait.
Malgré cela, je continuais à l'entendre grattouiller de temps à autres sur les parois comme s'il voulait sortir.
Finalement, j'ai posé une planche en bois sur le haut de sa caisse afin d'occulter totalement son intérieur; ça devait être le "petit truc en plus" qui manquait, puisqu'à partir de ce moment il n'a plus moufté.

J'ai laissé passer quelques jours, puis j'ai profité d'un petit matin assez froid (quand il faisait encore un peu sombre) pour le transvaser dans son caisson extérieur. J'avais préparé ce caisson à l'avance et l'avais stocké quelques jours dans la cuisine afin que la terre des 2 caissons aient sensiblement la même T° au moment du transfert. Je l'ai placé dans la cabane à côté de la mémère, je l'ai recouvert de feuilles et j'ai laissé faire. J'y suis retournée 24 h après pour lui effleurer une patte arrière: il l'a légèrement (et lentement) bougée.

Je pense que c'est bon maintenant ..

Je le pense aussi , et je crois que la meilleur hibernation dans le var est celle dans la nature , surtout que les graecas sont des tortues qui se réveillent a la moindre hausse ... Il ne faut pas s'en inquiéter , mais leur donner de quoi se restaurer et s'hydrater , quelques mauvaises herbes et une feuille d'endive pour l'eau devant la cabane , éventuellement sous leur nez A surveiller par contre qu'elle soit bien rentrer le soir et lors des épisodes de mistral

En réalité, je n'ai pas pensé à prendre de photos pour leur identification et je me suis contentée de supposer, d'après tout ce que j'ai pu lire, qu'il s'agissait de tortues d'Hermann et non de graeca
éléments de référence: supracaudale divisée, corne au bout de la queue, pas d'éperon sur les cuisses, tâche subocculaire jaune, bouchon de champagne.
Du coup, j'ai vraiment hâte que le printemps arrive pour les prendre en photo et que les experts se prononcent sur leur identification ..

Tu parles du mistral, j'en profite pour poser une question qui me tarabuste depuis un moment: est-ce que les tortues sont sensibles au windchill (lorsque la T° ressentie est plus froide que la T° réelle en raison du vent) ?



NB: j'ai utilisé le terme "hivernage" dans le titre car dans l'état du petiot, je ne savais plus si je devais m'obstiner à le faire hiberner ou au contraire le placer en terra jusqu'au printemps ...