Je vois qu'avec les cas ces derniers jours, de tortues ayant survécu alors qu'elles étaient pourtant prise par le gel ou qu'elles avaient subit des température très négative, on se pose beaucoup de questions sur comment cela est possible.
Je ne suis pas spécialistes des reptiles (moi c'est plutôt les plantes), mais je veux vous proposer quelques pistes de réflexion tirées de mes souvenirs de cours de biologie.
Les reptiles possèdent plusieurs mécanismes pour se prémunir du froid, en plus de celui de se mettre à l'abri et de pouvoir rentrer en léthargie.
Pour comprendre cela, il faut d'abord comprendre pourquoi le gel entraine leur mort : il peut le faire de deux façon : le gel de manière externe à la tortue peut entrainer son dessèchement, mais c'est surtout de manière interne que les dégâts du gel sont important. En effets comme tout les êtres vivants, leurs cellules sont remplies d'eau. Si le gel arrive à "prendre" dans leur cellule, le volume de la glace étant plus important que celui de l'eau liquide, cela entraine un éclatement des cellules, et donc la mort de nos tortues si tous les organes sont atteints.
Maintenant quels sont les stratégies mises en place par nos tortues (et là je parle des Eurotestudo, ou des tortues issus de climats continentaux et tempérées), pour protéger leurs cellules ?
Il en existe plusieurs mais qui ont toutes le même objectif : éviter le gel de l'eau contenue dans leurs cellules.
- La première consiste à exploiter un principe physique : la surfusion de l'eau, il s'agit de la capacité de l'eau à ne pas se solidifier, même à des températures largement inférieures à 0 °C. En effet si vous prenez de l'eau pure, elle peut rester liquide bien en dessous de 0°C et les moindres poussières tombant dans cette eau lui feront prendre glace.
La stratégie mise en place consiste donc alors à vider les cellules et les organes de ces composées qui pourraient faciliter cette formation de glace dans les organes et cellules. Cela s'accompagne par exemple du fait qu'elles arrêtent de s'alimenter et vident leurs système digestifs.
Certains reptiles (et je ne sais pas si ça s'applique à nos tortues), ont même tendances à exporter ces composées vers des parties externes ou des organes non essentiels pour délocaliser les endroits où va se former le gel.
-La deuxième stratégie consiste à abaisser le point de congélation de l'eau dans leurs cellules, un peu comme nous faisons quand nous épandons du sel sur les routes. Elles accumulent dans leurs tissus des substances cryoprotectrices (sucres, acides aminés, dérivés d'alcool etc...), qui abaisseront le point de congélation de l'eau, et leur permettront de survivre au gel.
C'est je pense surtout cette stratégie de synthèse d'agent cryoprotecteurs qui a lieu pour nos tortues.
Bien sûr comme avec le sel sur nos routes, si la température devient vraiment trop négative, l'eau finit quand même par geler, et donc les tortues par mourir.
Ces processus physiologiques impliquent un certains temps pour être mis en place, ce qui explique peut être pourquoi cette année nous avons eu des dégâts, nos tortues avaient peut être commencé à se préparer au moment des baisses de température en octobre/novembre, pour affronter l'hibernation et le risque de gel, puis lors du redoux de début janvier elles avaient commencé à éliminer ces mécanismes de protection pour un retour progressif en activité et se sont alors fait surprendre par la vague de froid brutale de février.
En effet chez les reptiles tous ces processus se mettent en place à l'automne lors de la phase de préparation à l'hibernation, de manière parallèle à l'arrêt de la nutrition et à la diminution de l'activité. Il est ainsi totalement justifié que beaucoup de membre ici insiste donc sur l'importance du caractère progressif des changements de températures que l'on fait subir à nos tortues. Ainsi lorsqu'il y a gel ou remonté des température dans le lieu d'hibernation, cela se fait toujours de manière progressive grâce au pouvoir tampon du sol et la tortue est donc adaptée à cela.
On l'a bien vu avec les courbes de température de l'expérience que font certains membres cette année, l'évolution de la température de vos fosses est toujours bien plus progressive et avec moins d'à-coups que la température de l'air.
J'espère vous avoir donné des pistes pour comprendre, car je pense vraiment que c'est la compréhension du biotope dans lequel elles vivent et de leur biologie qui permet de savoir s'en occuper au mieux et sans stress.