Tu veux ou tu veux pas...

Le soleil était au plus haut point, enveloppait toute chose de son haleine chaude.

Dame Terrapene se prépara à jouir des douceurs d’une torpeur  méridienne, tira à soi le rideau de paille. Elle ne laissa ainsi entrer que la dentelle d’un demi jour favorable au sommeil et à l’amour, magnifiant le corps d’un indicible voile ombreux  qui rend la pudeur moins timide et l’imagination plus voluptuaire à ces mystères connus mais toujours délicieux à découvrir, à toucher du doigt.

La belle ferma les yeux et nonchalamment, pour échapper à une légère brise amenant la chatouille d’un fétu,  bougea sans ouvrir un oeil, découvrant la finesse d’une cheville, le galbe lisse de ses courbes, l’adorable ourlet obombré de son hermétisme circulaire à peine couvert par la tunique de sa carapace négligemment relevée.

Ici et las, à force d’étirer son cou pour mieux voir, son voisin ne bougeait pas d’une patte alors que de délicieux tourments le pressaient, occupaient ses facultés.
L’élévation de la température faisait tâche d’huile. Le- sieur Terrapene détaillait tous ces charmes qui restaient encore à examiner, à espérer à travers le délice d’une échancrure, et à revenir sur ceux qu’il avait déjà caressés du regard.

La touffeur le parait de vives couleurs que seule une photo pourrait dépeindre avec exactitude. Tout son être prenait de la hauteur, se raidissait. A sa mine, on pouvait deviner l’avènement sensuel du trouble et du feu grandissants en son petit intérieur, que l’instinct primesautier  commandait au débondement court et immédiat, que,  si le sieur en avait le cœur, la prison de son corps pourrait contenir en bienheureuse excitation s’étirant en longueur lorsque cette dernière est  poussée au pinacle en méconnaissance de ce sommet, au risque d’une épuisante langueur… et terrible frustration.

Voilà bien le soucis de tout être qui  toujours en demande et attente, … soucieux du râteau… souhaite plus encore de plaisirs qu’il n’en trouve, sans en définir réellement l’essence, chargeant l’entour de lui en apporter et de le perdurer.

Pour l’heure, à trop vouloir attendre, approfondir l'âme de sa belle, il risquait de ne jamais  la pénétrer.






la belle





l'hésitant



https://www.youtube.com/watch?v=UAzgp7CCxMc

Ton texte me transporte, dans une douce journée d'été, mais lorsqu'on connait le romantisme des mâles tortues, on a du mal à y croire.

Par contre je trouve Monsieur très beau, et si j'étais dame terrapene, je me laisserais bien conter fleurette.

Bon réveil aux Terrapene !

Très belle tortue, je ne connaissais pas cette espèce.

Lila33 a écrit:

mais lorsqu'on connait le romantisme des mâles tortues, on a du mal à y croire.

Quoique..?! Nous accordons du caractère à nos tortues et donc un esprit en chaque être dans lequel, j’aime à le croire, nous y trouvons un brin de sentimentalité… propre à l’espèce.

Lila33 a écrit:

Par contre je trouve Monsieur très beau, et si j'étais dame terrapene, je me laisserais bien conter fleurette

Ce mâle Terrapene Carolina Triunguis est un tantinet timide avec les filles au risque de naqueter pour rien.

A contrario, son cousin, le Terrapene Carolina Major n’est pas du genre à regarder les images, seul dans un coin, de celles que l’on feuillette que d’une seule main.
Persuadé de l’éphémérité du désir féminin, il se lance avec fougue car il n’a rien à perdre mais tout à prendre.
Ainsi, entre deux averses chaudes, il se précipita sur les charmes que sa témérité offrait à ses regards. Il toupina près de sa belle, l’accabla de caresses si vives et si pressantes qu’il ne lui restait que la force de soupirer bruyamment. D’autant que la dame se déroba à ses transports, n’entendait pas ressembler à ses filles faciles qui se rendent sur l’instant. Car la maligne désirait  perdurer  avant toute chose, cette douce effervescence d’être requise, priée, désirée.


Le cousin Major

Magnifiques photos, quelles belles tortues, les yeux sont trop beaux  Pack

cookie 54 a écrit:

les yeux sont trop beaux  Pack

certains de mes visiteurs ont peur de ces yeux là.

Pack a écrit:

cookie 54 a écrit:

les yeux sont trop beaux  Pack

certains de mes visiteurs ont peur de ces yeux là.

Bah, perso, j'ai toujours aimé les yeux mordorés    
Bonne saison à tout ce petit monde en effervescence

cookie 54 a écrit:

Magnifiques photos, quelles belles tortues, les yeux sont trop beaux  Pack

Rien que pour vos yeux


Valence



Belgie

T'as d'beaux yeux tu sais !!!!!

Magnifique regard tes deux

il faut laisser faire le temps, comme les humains, et peut etre ne pas les regarder

quel conteur notre pack!

cappuccino a écrit:

quel conteur notre pack!

j'adore ses écrits

ainsi que ses belles .

merci

c'est gentil tout plein

sylvie63118 a écrit:

il faut laisser faire le temps, comme les humains, et peut etre ne pas les regarder

Quoique...


La Belle, en apparence,  fuit  les plaisirs que pour s’y livrer avec plus de sûreté, craint plus le regard de son espèce que mon insignifiante présence. Elle n’est pas de ces femmes imprudentes, qui fortes de l’éclat de leur jeunesse vouent leur existence à la dissipation et aux jeunes gens que le caprice met à la mode,  quittent,  dans le désespoir d’un âge plus  avancé, le fard,  la parure et l’impudence en affectant des vertus qu’elles n’ont pas afin d’en devenir  l’ornement et l’égérie par nécessité toujours d’exister aux yeux du monde.
Non, la Belle est prudente, a compris assez tôt la nécessité de se déguiser, de se faire estimer. Se faisant, elle récolte médiatement  un peu d’amour propre préambulaire.
Car aussi, elle sait qu’il est impossible de se dérober aux plaisirs sans vivre dans les plus cruels ennuis, qu’une femme ne peut cependant s’y abandonner ouvertement sans s’exposer aux médisances. Dévouée à l’imposture instinctive, elle songe moins à corriger les penchants luxurieux de son cœur qu’à les voiler de mystères et détours, de les amener par le truchement de son amant. Ainsi son âme est sauve.