Nombre de messages : 5013 Localisation : Ille-et-Vilaine Date d'inscription : 13/09/2009
Sujet: Désir et courtoisie, sensualité sauvage Ven 26 Avr 2024 - 19:58
Désir et courtoisie, sensualité sauvage
Un de ces jours soleilleux passé où nous étouffions, j’allai la voir et la trouvai seule dans notre cache dont le couvert affaiblissait l’entremetteuse lumière passant par l’embrasure de l'entrée, la magnifiait d'ombres voluptueuses. Elle ne bougeait pas, négligemment étendue sur le lit de feuilles sèches. Elle n’était que vêtue de son simple corset relevé haut, laissant apparaître le galbe de ses bras et jambes. Sa nuque offerte, sa tête nue ainsi que le reste de sa personne étaient en montre de suavité piquant assurément plus notre sensibilité que l’intempérance de quelques parures érotiques. L’ensemble était soutenu par tout ce que ses charmes d’ordinaire dérobés à la vue peuvent offrir d’enchanteur dans notre esprit fécond. Son attitude point innocente était des plus exquise et je conseillerai à toute femme d’en prendre une pareille quand elle voudra faire la plus vive des impressions sur l’heureux élu. Pour autant et à plaisir, elle serait bien aviser de ne pas renoncer à se vêtir de ces moult petits lingeries fines et dentellières qui siéent à merveille la féminité, dont le voile cachottier nous invite à la découverte, à en venir aux mains pour l'écart et amènent sur votre peau le frisson de nos lèvres chaudes en promesse de choses là où seul l’amour ose.
Afin d'assurer le succès de mon entreprise, la raison et la bien séance réprimèrent mon élan instinctif. Taisant ainsi la brusque pétulance du désir, je m’approchai de ma promise avec l’affectueuse tendresse de la passion afin de l’assurer de son pouvoir et de l’éclat de son existence. Sans rompre l'ordonnance lascive de son corps, elle tourna vers moi son regard aux pupilles gonflées et me susurra :
« Monsieur Mushu, malgré votre peu d'empressement à me ravir, dois je comprendre que je vous inspire encore du désir mais vos désirs ne sont pas amour »
« Madame Pimprenelle, conformément aux règles de notre espèce, nous sommes amis, amants printaniers et automnaux depuis bon nombre d’années pour que j’use avec vous de tous les petits détours connus de vous que nous croyons ordinairement devoir à la décence de votre féminité et que, dans le fond, nous mettons en œuvre que pour satisfaire votre coquetterie de vous sentir toujours désirée. Fort heureusement, nous ne vous trouvons pas toujours insensibles à nos efforts et soins : d’ailleurs, les transports d’un amant sont la preuve la plus réelle que vous ayez de ce que vous nous inspirez toujours avec facilité. Souffrez nos intentions parfois maladroites ou en défaut d’invention dont, le plus souvent, par amour propre, vous vous en épargnez l’action au risque de l’insuccès et du rouge ardent aux joues.
Aussi, rassurez vous, à rebours de l'idée convenue des humains qui associe le beau à la jeunesse induisant le sentiment amoureux, pour nous autres les reptiles, le cumul de l'âge n’est pas un frein prégnant, ne gâche en rien votre beauté. Vous restez adorable à mes yeux.
Il n’en reste pas moins, pour tout animal, que quand il est question d’exhorter une femme à se manquer, nous aimons mieux présenter à son imagination, l’idée des plaisirs qui suivent la faute que nous voulons lui faire faire que les avantages attachés à la vertu que nous désirons qu’elle n’ait plus. Aussi, suivant son humeur qu’il convient de saisir, nous lui présentons l’idée de ces plaisirs sous le voile de l’amour et de la délicatesse et point avec cette audacieuse licence beaucoup plus faite, selon moi, pour révolter contre, que pour en inspirer le désir. Quoique aux esprits bien échauffés, la véhémence et la brusquerie apportent, dans la concorde, des fougueux délices en devenir qu'il ne convient pas de retarder l’effervescence sous peine d’en perdre la jouissance. Nous aurions tort de ne point céder aux sens innés de notre nature capricante et sauvage. Les plaisirs inhérents à notre conception gagnent à être ennoblis sans que la morale en souffre, heurtent les esprits peccamineux qui louant publiquement les ordres, rêvent secrètement à éprouver les désordres du cœur.
Sur ce, madame, je vous invite à sortir, à folâtrer en ma compagnie sur l'herbe plantureuse, tapis vert du jeu et du hasard. J'aurais cœur à vous emboîter le pas, à vous démontrer mon attachement à votre jolie personne. »
En bref, acteurs et scène
Aperçu du territoire engazonné (fétuque, micro trèfle et mauvaises herbes à venir) réservé aux Hermann et d'une tortue grecque de plus de 80 ans.