il a été entendu que l'hermanni varoise possède des différences génétiques des autres populations
Au sein de la sous-espèce occidentale, une étude
préliminaire basée sur l’ADN mitochondrial montre qu’il existe une différenciation au sein des
populations françaises (Fritz et al. 2006). La population des Pyrénées-Orientales (aujourd’hui
éteinte mais encore représentée sur le versant
espagnol des Albères) se caractérise par l’haplotype H3 présent également aux Baléares ;
les populations des Maures par l’haplotype H1
également présent dans plusieurs populations
italiennes. Les populations de Corse enfin par
l’haplotype H5 et H6 que l’on retrouve en
Sardaigne, Sicile et Minorque. Ces trois populations
ne diffèrent toutefois que par un seul événement
de mutation ce qui montre leur étroite parenté.
Une étude portant sur l’ADN microsatellite
(Bertorelle et al. 2007) révèle que les tortues
varoises diffèrent notablement des tortues italiennes et espagnoles, et qu’il existe, au sein de
la population varoise, des particularismes locaux
sans doute dus à la fragmentation et l’isolement
ancien de certaines populations par des barrières
géographiques naturelles. Cette étude conclut
aussi, de manière inquiétante, à l’importante
homozygotie des tortues varoises en comparaison de leurs congénères italiennes, ainsi qu’à
la présence de nombreux hybrides avec T. h.
boettgeri et tortues non varoises dans un échantillon couvrant 10 populations varoises (environ
18 % d’animaux concernés sur 151 prélèvements, dont 6 % d’hybrides avec T. boettgeri)
(Bertorelle et al. 2007). La différenciation géné-
tique constatée entre les populations corses et
varoises s’illustre également sur le plan morphologique (taille, forme, coloration). On peut donc
reconnaître au moins deux entités évolutives distinctes sur le territoire français.
Références : Bour (1986), Guyot et Devaux (1997), de Lapparent
de Broin et al 2006a et b, Fritz et al. 2006, Bertorelle et al. 2007
http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/PNA_Tortue_Hermann_2009-2014part1.pdf