Kinixys belliana nogueyi
Caractère et comportement :Le caractère de la Kinixys belliana nogueyi varie beaucoup d'un individu à l'autre.
Certaines sont discrètes et craintives, alors que d'autres sont relativement actives et dociles.
En général, les jeunes individus sont plus farouches, sortant tôt le matin et en fin de journée pour s'alimenter.
Dans leur environnement des pulvérisations d’eau tiède les stimulent automatiquement, elles sortent de leurs cachettes, se campent sur leurs pattes, et se mettent à parcourir le terrarium et à s’intéresser à la nourriture.
Ceci d'ailleurs peut s’avérer être une bonne méthode de stimulation lorsque se présente le cas d’un manque d’activité prolongé.
La présentation d’un vers de terre appétissant (ou limace, etc.) (pour celles qui aiment ça) est également souvent un succès! Le fait de gratter la terre peut aussi les faire réagir.
Alimentation :La Kinixys belliana nogueyi est
omnivore.
In situ, son alimentation est principalement constituée de fleurs, de feuilles et de graminées.
Au rythme des saisons elle consomme également des baies sauvages, fruits et champignons, mais aussi des insectes, limaces, escargots, vers de terre... Très opportuniste, elle n’hésitera pas à s'intéresser à des fèces ou charognes.Voici une liste non exhaustive des aliments que je propose en captivité :
J’ai remarqué que les exigences d’alimentation varient d’un individu à l’autre. Cependant son instinct de chasse à la recherche de petites proies est une image parfaite de sa tendance carnassière. Les Kinixys belliana nogueyi restent néanmoins toutes opportunistes et consomment sans difficulté fleurs et fruits.
En saison sèche, on privilègiera les graminées même si elle rechigne à les consommer. En saison humide, on donnera plus d’aliments carnés que d'habitude, sans jamais que cela ne constitue la base de l'alimentation.
Enfin, afin de couvrir ses besoins qualitatifs, on s'attachera à
varier l'alimentation !
Biotope :La Kinixys belliana nogueyi vit principalement dans les
savanes, en
terrains latéritiques, mais également en
forêt claire. On la trouve aussi dans les
forêts-galeries, bandes forestières humides, plus ou moins denses, bordant le cours des rivières.
Elle est principalement active durant la saison des pluies. Durant la saison sèche elle préfère bouger à la fraîche, très tôt le matin ou en fin de journée. La saison sèche en Afrique de l'ouest, d'où elle est originaire, peut être particulièrement marquée par l'Harmattan, un vent chaud, sec et poussiéreux, en provenance du désert. Il fait très chaud en journée et le taux d'humidité dans l'air plonge vers les 60%. Pendant cette période, la Kinixys se cache dans les buissons, dans les terriers au sol ou dans les termitières.
Climatologie :Elle se répartit du sud du Sénégal au nord du Cameroun (Libéria, Côte d'Ivoire, Ghana, Togo, Bénin, Cameroun).
Cette région du continent africain, comporte 2 types de climats :
-
équatorial : chaud et humide, avec
2 périodes de pluies : d'avril à août et de septembre à novembre, température en moyenne au dessus de 18°.
-
tropical :
1 saison des pluies : de juin à octobre, et donc
1 saison sèche : de novembre à mai.
La température se situe en moyenne entre 20° et 30° à l'année.
Les Kinixys belliana nogueyi importées en métropole proviennent très souvent du Togo, et plus particulièrement du sud du pays. Je me base donc sur le climat de cette région pour l’élevage de mon groupe.
En raison de son étirement en latitude, le Togo connaît deux régimes climatiques :
- au nord :
climat tropical, 1 saison des pluies : de mars à octobre, et donc
1 saison sèche de novembre à mars
- au sud (Lomé) :
climat subéquatorial 2 saisons pluvieuses : de mars à juin, de septembre à octobre et donc
2 saisons sèchesCes différents graphiques nous livrent des informations intéressantes concernant les températures, précipitations et taux d'hygrométrie dans l'air mensuels
moyens, relevés à
Lomé :
De manière à être en accord avec ces conditions climatiques, nous pouvons nous connecter "24h/24" à Lomé, grâce à un logiciel de météo (lien :
https://tortues-terrestres.forumactif.com/viewtopic.forum?t=2929 ).
Sur l'année, je n'y ai jamais observé un taux d'humidité inférieur à 60%, jusqu'à maintenant.
Un habitant de la région me confirmait que
selon la saison, le taux d'humidité dans le biotope de la Kinixys belliana nogueyi se situe entre 60 et 90%, avec une moyenne aux alentours de 75%.
Sa cousine la Kinixys homeana affectionne les zones encore plus humides (80 à 100%).
Maintenance :Température : La nature ectotherme des tortues en général implique une
grande dépendance de l'activité de leur métabolisme à la température de leur environnement (d'après FRYE, 1991 ; BARNARD, 1996 ; MADER, 1996a, NECAS, 1999, MARAN, 2000a, 2000b), la zone de température optimale d'activité métabolique pour les Kinixys belliana est de 28/30 ° le jour et 22/27° la nuit. C'est à dire entre autres que les enzymes de digestion ou encore le mécanisme d'assimilation du calcium dans la peau, et donc la bonne santé de l'animal en dépend.
Ramené à une maintenance en captivité, on peut reproduire ces variations de températures en terrarium de la façon suivante : environ
35° au point chaud, 26/28° à l’opposé (zone de repos), en journée. Puis,
environ 22° la nuit, selon la saison.
J'utilise dans les grands terrariums (200*80*60) deux lampes chauffantes de 60 Watts, couplées à un régulateur.
La durée d'allumage est contrôlée par un programmateur.
Source artificielle UV : L'utilisation d'une
source artificielle UVB + UVA est biensur indispensable. On peut tout d’abord noter que malgré le fait que ces animaux passent une partie de leur temps dans les zones ombragées, ils ne vivent pas in situ dans les forêts denses qui pourraient laisser supposer une diminution de l'irradience UV. D’autre part, sachant que 80-90% de leur alimentation est végétale, on ne peut pas considérer que leur consommation de nourriture carnée (riche en vitamine D3) soit assez prononcée pour satisfaire leurs besoins en vitamine D (les reptiles n’utilisant pas la vitamine D2 des végétaux ingérés). Les Kinixys restent donc fortement dépendantes de leur exposition aux UVB (permettant la synthétisation, par photoconversion cutanée, de la vitamine D3). Négliger ce point, c'est à moyen terme, mettre la vie de son animal en péril.
Dans les terrariums, j'utilise des néons de type Reptisun 5.0. Je m'aide d'un UVBmètre, permettant de contrôler l'irradiance UV, pour les positionner correctement. Sachant que peu de données existent à ce sujet, l'hypothèse est de considérer une valeur d'irradiance UVB pour une distance donnée, et de s'y tenir tout au long de l'année. L'hypothèse d'irradience est fixée à partir d'une moyenne de données in natura.
La durée d'exposition aux UVB est également contrôlée dans les terrariums par un programmateur.
Hygrométrie :Le taux d’hygrométrie dans l’air devant être compris entre 60 et 90% (selon la saison), il est nécessaire de vaporiser le terrarium plusieurs fois par jour en saison humide.
Pour reproduire la saison des pluies, je verse, en plus, une ou deux bouteilles d’eau sur le substrat.
Je parviens à obtenir une hygrométrie très satisfaisante de cette façon mais on peut aussi utiliser un brumisateur électrique.
L’ajout d’un récipient rempli d’eau (genre tuperware) hors d’atteinte à l’opposé du point chaud peut également aider à augmenter ce taux.
Substrat :Mon substrat fait 15cm de hauteur, il est important d’avoir une hauteur de substrat assez conséquente car elles aiment parfois s’enterrer.
J’utilise un
mélange de terre de bruyère (70%) et de sable (30%), des écorces de pin rouges au point d’alimentation, de la mousse, et du foin, au niveau de la zone de repos.
Ce mélange terre / sable permet par ces végétaux de contribuer au maintien du niveau d'humidité recherché mais aussi par sa minéralisation de restituer la chaleur emmagasinée la journée.
A lire :
https://tortues-terrestres.forumactif.com/notions-sur-la-climatologie-et-sur-les-habitats-f16/le-substrat-lequel-choisir-t2679.htm.
Cachettes :Lorsque l’on vient d’acquérir une Kinixys, je conseille de ne pas mettre de cachette dans son terrarium, le temps pour elle de s’habituer à son nouvel environnement.
En effet, si on lui offre cette opportunité, elle risque de ne plus en sortir pendant de nombreux jours, sans même s’alimenter.
Une fois qu’elle s’est adaptée, il faut absolument en disposer plusieurs en tout point du terra, les Kinixys aimant particulièrement s’y abriter (souches de bois, foin, boites retournées, empilement de roches …).
Bassin : Ne pas oublier de leur offrir la possibilité de se baigner, et de boire, utiliser une soucoupe en terre cuite par exemple (en faisant attention bien sûr au niveau d’eau pour les juvéniles…).
Attention :Les Kinixys sont très souvent porteuses de parasites.
Il est donc nécessaire d'effectuer une coproculture dès leur arrivée.
Puis, il ne faut pas perdre de vue que c'est une espèce assez difficile à maintenir en captivité.
Elle nécessite en effet une observation quotidienne et surtout des conditions de maintenance peu communes, décrites précedemment (températures et hygrométrie notamment).
Il est rare, à la belle saison, de pouvoir les sortir en extérieur sans risque, pendant une période prolongée.
Toute sortie devra être bien préparée... (arrosages, grand bassin, nombreuses cachettes, etc...)
Mieux vaut éviter, lorsque par la force des choses, la sortie ne pourra pas durer longtemps, car cela les stressera plus que ne leur conviendra.
Enfin, d'un point de vue législatif, n'oublions pas que le genre Kinixys a été repris dans l'annexe 2 de l'arrêté du 10 août 2004, ce qui sous-entend que pour détenir cette espèce (même pour un seul individu) il est obligatoire d'être titulaire d’un Certificat de Capacité et d’une Autorisation d'ouverture d'établissement.Bonne maintenance à tous
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