L'alimentation naturelle des Testudo graeca soussensis

Un article scientifique récent "Testudo graeca graeca feeding ecology in an arid and overgrazed zone in Morocco", El Mouden et al., Journal of Arid Environments, 2005, permet de se faire une idée de la nourriture in natura de Testudo graeca s. l. ; à noter en effet que l'auteur, bien que ses cooauteurs aient participé au Manouria spécial Testudo, continue de parler de Tgg comme de la seule tortue terrestre du Maroc, alors que, compte tenu du lieu de l'étude et d'autres articles décrivant la morphologie des tortues étudiées plaident pour des T. graeca soussensis du nord de l'aire de répartition, caractérisées par la présence d'éperon.

L'étude a lieu dans les monts Jbilet, à 25 km au nord de Marrakech, à 580 m d'altitude. La zone est aride, avec 240 mm de précipitations annuelles entre septembre et février surtout, et des températures moyennes variant de 39°C en juillet à 0°C en hiver.
La végétation est dominée par des buissons épineux de jujubiers (Ziziphus lotus http://perso.wanadoo.fr/association.fruits.oublies/contrib/jujube/jujube.html photo ci-dessous)

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accompagnés d'acacias (Acacia gummifera, endémique du Maroc) et de rétams (genêt blanc, famille des légumineuses ; photo ci-dessous) ;

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L'étude porte sur l'analyse des crottes de 44 tortues (19 mâles, 18 femelles et 7 juvéniles), à la recherche des végétaux consommés ; elle a été réalisée au printemps : il n'est donc pas
fait mention par ex. d'une probable consommation des fruits du jujubier par les tortues.

Sur les 88 plantes peuplant cette zone, 34 sont consommées par les tortues. A noter qu'il y a une forte compétition avec les moutons et les chèvres et que les tortues consomment essentiellement les plantes poussant sous les jujubiers, protégées des caprins par les épines de ses derniers.

Par ordre de fréquence dans les crottes, on trouve :
- Leontodon saxatilis (astéracée) - 95,5% des crottes
- Malva parviflora (malvacée) - 86,4%
- Spergularia marginata (caryophyllacée) - 81,8%
- Medicago hispida (fabacée) - 81,8%
- Astragalus cruciatus (fabacée) - 77,3%
- Brachypodium distachyum (poacée) - 77,3%
- Notoceras bicorne (brassicacée) - 72,7%
- Plantago amplexicaulis (plantaginacée) - 63,6%
- Lotus arenarius (fabacée) - 56,8%
- Asphodelus tenuifolius (liliacée) - 43,2%
- Scorpiurus sulcata (fabacée) - 40,9%
- Biscutella didyma (brassicacée) - 31,8%
- Ammi majus (ombellifère) - 27,3%
- Festuca sp. (poacée) - 27,3%
- Emex spinosus (polygonacée) - 25%
- Spergula flaccida (alsinoïdée) - 11,4%
- Medicago laniniata (fabacée) - 11,4%
- Aizoon hispanicum (aizoacée) - 6,8%

Les autres plantes sont soit retrouvées dans moins de 5% des échantillons, soit non consommées.

En complément, un lien explicitant la composition de la Flore du Maroc

http://www.israbat.ac.ma/botanique/FPM.htm