Mars et ça repart!

Mars et ça repart!

Une brise soleilleuse s’éternisa, caressa la terre de doux frissons.
L’écorce terrestre trémula, se fendit  à l‘émergence d’un retour au monde.
Une tête brune de poussières terreuses  apparue en premier, se fixa dans l’immobilité durant de longues heures puis  l’œil cerclé de rouge s’ouvrit, sembla faire le tour de son environnement, s’éclairer à la ronde.



Enfin, sans peine, monsieur se déterra, daigna sortir de sa gangue poudreuse.
Il étira son corps  ramassé, promena son humeur vagabonde et s’insola avec stoïcisme aux dernières lueurs chaleureuses du soir.
Le lendemain, soucieux de sa santé, je l’invitai à prendre un vers. Sans un mot, il délaissa le lombric et alla se rincer l’ombilic.



Aux coloris de ses joues et à ses poses de chien d’arrêt, Je le sentais ailleurs.  Le bain ne tempéra point son ardeur. Son esprit était en quête, prêt à toupiner, à plastronner auprès de sa fiancée. Le fruit de sa passion le menait, virait à l’orange les traits de sa bonne mine et l’entrainait à la diable, aux quatre coins de son territoire, à la recherche de sa belle endormie toujours en hibernation et point visible.





Pour tromper sa déception, occuper ce petit d’endroit du cervelet reptilien où l’on range l’irrépressible et flamboyant désir, je lui présentai  en boucle l’invertébré sur la chair blanche  et craquante d’une feuille d’endive empennée de vert. Il délaissa la bête qui, ventre à terre,  se motta, trop heureuse de trouver une anfractuosité salutaire.  Sans doute, je le bassinai mais contre toute attente, il dévora la succulente garniture. Il est vrai qu’avec l’âge, les terrapenes deviennent un peu plus végétariennes. Quant à ses amours du jour, notre monsieur en fut chocolat faute de séduisante partenaire.
Gageons qu’après mars, il lui faudra attendre Pâque pour satisfaire sa lascive gourmandise, la résurgence et les bonnes dispositions de sa promise.


 

Bonsoir Pack,

Double plaisir que de revoir ce superbe mâle et de te lire à nouveau.

Chez moi, ça ondule aussi sous les feuilles mortes ... ce soir, j'ai entrevu le haut de la dossière de Biscotte ...   

Superbe pack, comme toujours.....tres belle ta carapace aux joues rosées. ?..  

il est magnifique , il a de très belles couleurs   veinard   

 beau réveil a ce beau Monsieur tout empourpré de ses amours a venir   

il ne faudrait pas que la dulcinée se reveille le premier du mois a venir , car monsieur risquerait une blagounette   




il est splendide   

Bonsoir super récit et très belle tortue bravo

juste merci pack   

zéraphin a écrit:

Chez moi, ça ondule aussi sous les feuilles mortes ... ce soir, j'ai entrevu le haut de la dossière de Biscotte ...   

Tout doucement, viens le temps où Biscotte s'effeuille, ondule le haut de sa dossière... si rien ne cloche, tu auras de jolis oeufs et de beaux bébés  cette année:thumright: 

Citation :

juste merci pack  drunken

De rien Missclick   

Citation :

Bonsoir super récit et très belle tortue bravo

Merci Hermanicus, c'est juste histoire ... de papoter...en soliloque

sylvie54 a écrit:

 beau réveil a ce beau Monsieur tout empourpré de ses amours a venir   

il ne faudrait pas que la dulcinée se reveille le premier du mois a venir , car monsieur risquerait une blagounette   




il est splendide   

  Poissard, il est parfois. Certaines de ses aimantes propositions se terminent en queue de poisson. Mais rien "n’arête" notre viril ami. S’il a l’air de coincer la bulle dans son coin, ne vous y trompez pas, il reste tout ouïe, conserve sa ligne d’attaque. Il avance, amorce son compliment, propose aimablement et… sa belle dispose.

  

Citation :

il est magnifique , il a de très belles couleurs drunken  veinard  Wink

Veinard...  et oui Tortue 2b, les terrapenes sont devenues rares. jte laisse, jvais soulever de la fonte   

Citation :

Superbe pack, comme toujours.....tres belle ta carapace aux joues rosées. ?..   

  itou

 

Courant mars

Imperturbables, les deux aiguilles de l’horloge circulaient, se poursuivaient, s’unissaient dans la seconde pour mieux s’éloigner,  s’éviter. Elles mettaient du temps entre elles et  au passage, l’escamotaient à nos vies.
Esseulé depuis des jours,  monsieur Terrapene tournait en rond, trompait son ennui en siestes méridiennes et méditations  statuaires. Le plus souvent,  il se tenait  le nez au soleil,



étirait ses membres des emmanchures de sa carapace, les reposait au grand air, sur la pierre.
L’aiguillon du désir redevenait alors marcescent sans pour autant perdre de son charme.




Pour peu qu’on lui prête de l’esprit…

En  ce monde théâtreux bruissant d’envies, de caprices et d’esquives, il songeait à ce manège galant enivrant l’imagination, à  la griserie des commencements, à ce badinage auréolé de jeux d’esprit, d’humour et d’apparat où le geste et les mots testent, tentent en sourdine d’obtenir le consentement, se font préambulaires, ambivalents, cachottiers à de lascifs désirs, servent d’alibi au plaisir espéré, lanternent celui-ci à feux doux jusqu’au débordement… parfois  sans coup férir?
A ses éphélides éclatantes, à son allure énamourée, mon pépère se berçait aux réminiscences assourdies des délices passés. Il se dorlotait à cet amour instinctif propre à notre condition animal,  à cet élan que l’être humain ne peut lui réprouver ou interdire. Il appelait de ses vœux ce petit plus à l’amativité qui le pressait, à cet  amour point oblatif né d’une réciprocité d’âme, de caractère, d’une attirance voluptuaire dont le seul dessein partagé était la jouissance « consomptible » du moment sans s’exposer aux tourments, à la dépendance d’une alliance trop sentimentale émiettant le cœur.
Il se repassait à l’envi ses efforts à quérir l’assentiment, la convoitise du regard  fiévreux et brillant de sa belle mutine,   son intime parfum perçu, la respiration de son souffle,  l’émoustillement de ses papilles,  sa tiédeur en bouche et ce petit goût de reviens-y, l’empaument de sa courbe et la prise des ses hanches. Il se rappelait, avec une douceur phantasmatique,  leurs rencontres frivoles improvisées au retour d’un déjeuner, au détour d’un chemin perdu, sous la ramée buissonneuse ou sur le boulingrin moussu, sans personne autour.

Certes, un peu comme tout un chacun, en la présence de sa belle boite dormante, sa faim lui dictait de mettre le paquet, de se faire tout sucre et prince charmant mais à cette heure, point n’était besoin, car l’absence de sa bien-aimée cristallisait sa tristesse,  rappelait à sa blanche âme  qu’il avait toujours le béguin pour elle.



En ces derniers jours de mars, la froidure revint, mit  fin à son espérance et son errance. A la brune, il s’emmitoufla à nouveau,  reprit son sommeil hiémal-au -cœur du patio, s’en alla retrouver les saveurs enfouies et rêver d’elle.





 

zéraphin a écrit:

Chez moi, ça ondule aussi sous les feuilles mortes ... ce soir, j'ai entrevu le haut de la dossière de Biscotte ...   

Tout doucement, viens le temps où Biscotte s'effeuille, ondule le haut de sa dossière... si rien ne cloche, tu auras de jolis oeufs et de beaux bébés  cette année  

Citation :

juste merci pack  drunken

De rien Missclick   

Citation :

Bonsoir super récit et très belle tortue bravo

Merci Hermanicus, c'est juste histoire ... de papoter...en soliloque

sylvie54 a écrit:

 beau réveil a ce beau Monsieur tout empourpré de ses amours a venir   

il ne faudrait pas que la dulcinée se reveille le premier du mois a venir , car monsieur risquerait une blagounette   




il est splendide   

  Poissard, il est parfois. Certaines de ses aimantes propositions se terminent en queue de poisson. Mais rien "n’arête" notre viril ami. S’il a l’air de coincer la bulle dans son coin, ne vous y trompez pas, il reste tout ouïe, conserve sa ligne d’attaque. Il avance, amorce son compliment, propose aimablement et… sa belle dispose.

  

Citation :

il est magnifique , il a de très belles couleurs drunken  veinard  Wink

Veinard...  et oui Tortue 2b, les terrapenes sont devenues rares. jte laisse, jvais soulever de la fonte   

Citation :

Superbe pack, comme toujours.....tres belle ta carapace aux joues rosées. ?..   

  

quand tu dis que tu soulève de la fonte , tu fais de la muscu  [/quote]

il en avait marre d attendre   

toujours aussi joli chez toi pack   

superbement raconté  

... et quel regard il a, il est craquant   

Merci Cajou, Raphlolomat   







Loin de celui qui se terre, elle s’enveloppe de mystère.
De sa cache encavée, elle gagne l’entrelacs  enclavé d’une racine relevée.

Elle se dissimule, se minuscule à l’abri de la lumière.
Voir sans être vu, oublier son amant d’hier sans l’avoir revu,  puis apparaître… peut-être,
S’il est ailleurs.

Passe l’heur,
La nuit tombe, tombe l’ennui.

Furtive frôlement en son réduit.  
Taire une fois encore les frissons de son corps, les gestes et  les sentiments.
En son cœur, l’amour attend son heure,  se leurre impudemment.

comme il est beau, je ne connais absolument pas cette espèce donc à suivre.... de plus c'est si joliment dit!   

Sympa, merci Faniolette   



Les députés ont reconnu aux animaux la qualité symbolique d’«être vivants doués de sensibilité», alors que jusqu’à maintenant le code civil les considère comme «des biens meubles». 14 avril 2014


Mugueter

Le soleil s’en retournait et les ombres s’allongeaient, prenaient des allures fantomatiques. Pareils à de rondelets gallinacés perchés haut, monsieur Terrapene se coucha tôt, dissimula  sa chair de poule, la tête sous l’écorce pinière laissant à découvert son coquet derrière.
Profitant de l’heure bleue, madame quitta la solitude de ses ténèbres. En ce clair obscur voué à l’abdication, par discrétion et bonne réputation, elle portait sa robe terne, celle qui, par magie en pleine lumière, sous le verni d’une pluie fine ou d’ablutions virginales effaçant la poussière, l’aurait jupée de mille éclats ensoleillés et charmeurs.



Sous l’attirail de la modestie, elle s’avança à pas lents, posément, ne souhaitant pas déclarer sa présence, l’objet impérieux de son appétence.
En sortie de son hibernation, ses traits légèrement amaigris et vieillissants lui prêtaient cet air sage que donne le cumul de l’âge, auquel  le monde attribue souvent le bon dieu sans confession.
Tête relevée, le cou étiré, la carapace portée bien haute, toute sa physionomie et sa démarche indiquaient sa détermination à ne pas  s’abandonner au vagabondage. Le sibyllin hasard la conduisit sur  l’autel du sommeilleux amant. Immobile à son aplomb, elle resta sans ciller et souffler mot,  scrutant à son aise le bel endormi.
Désirait-elle s’éprouver, affermir son angélisme contre cette licence amenant le trouble toujours chez les autres ? Trouvait-elle un malin plaisir à se  nourrir de voluptueux et frustrants bouleversements intérieurs, à en être la  proie  consentante? Nul n’aurait pu le dire mais à n’en point douter, combattue mais souvent triomphante, la turpitude subjugue les âmes les plus parfaites. Chez certains, l’abandon aux vices n’est parfois qu’apparents sacrifices, contenus puis goûtés en tapinois avec plus de délice. La vertu repose  alors moins dans la privation secrètement écartée, que dans le repentir publique.

Languissante à ses songes, invétérée dans l’égalité des sexes mais gardant en sourdine l’espoir que ces messieurs tiennent leur rôle, elle n’osa pas embrasser son héro et prince charmant, bousculer les principes  gravés dans les mémoires  depuis la nuit des temps, prévariquer aux  lignes du  conte de Perrault. La bienséance lui commandait de ne point se donner ou du moins de résister un tantinet aux suaves assauts que sa beauté éveille.

En son trou niché, comme un gland serti en son chas, monsieur ne se réveilla pas.



Du reste, point du soir, il était plutôt du matin … et à la pointe du jour, son humeur était moins cérébrale, moins tracassière. Plus pragmatique, son élan hormonal lui dictait qu’à trop vouloir approfondir  l’esprit féminin en réflexions préliminaires on s’y perdait et en fin, on ne le pénétrait  jamais. Peu talentueux dans l’argutie, rétif à  la psychologie de boudoir, il s’adonnait à la pratique car il pensait n’avoir rien à perdre mais  tout à prendre  au gré de sa compagne et de son  caprice. Quitte à être éconduit,  il se hasardait, présentait ses sauvages prémices. Point benêt, il  les enrobait  de délicatesses et d’élégances, enveloppait ces susdites petites choses qui font le plaisir même afin que les yeux de sa dulcinée n’y vît que les formes séductrices, trouvât ainsi matière à ne pas froisser son amour propre et une  honnête légitimité à ce marivaudage suffisamment habile à donner le change et taire la rumeur diffamatrice.
Aussi, il  lui fallait l’heur de tomber pile sur les dispositions câlines de sa promise, de s’employer avec énergie à les perdurer en les dévoilant de leur religieuse mante alcaline. Pour autant, l’alliance primesautière restait toujours à versalité soumise. Après réflexion, la reddition acquise demeurait dure  à celle  qui mariait le divin à l’amour probe.  Sous le couvert d’une sage discipline, elle ne se rendait pas toujours,  posait un lapin. Mais lorsque la chance donnait la patte à notre amoureux,  point dupe de la nature fondatrice de l’être, celui-ci savait qu’au moment fort du sentiment débarrassé des politesses factices et pensées correctrices, les esprits feraient corps  à une réciproque emprise et là où l’attente deviendrait impétueux supplice, quémanderait, sans honte ou reproche, de la vivacité dans cette heureux  transport complice, appellerait pour accord immédiat, le service d’une fougue  animale nécessaire à une jouissive finitude géni-trice.

L’heure passa, l’horizon dénoua son fil, tira le rideau de la nuit. Le ciel et la terre ne firent plus qu’un dans le noir. Madame regagna en silence l’isolement de son abri. Monsieur roupillait comme un bien heureux. Sa bonne étoile le roulait, tant pis !

En ce nouveau jour de mai, rien ne clochait sinon les corolles du muguet ébranlées par les foucades pluvieuses du printemps. Abritée de ces giboulées, Madame voyait la vie en rose, flânochait à découvert. Retiré en son coin, Monsieur, le cœur toujours aussi ouvert, déboula et ne fut pas long à  lui courir derrière. Dare-dare, profitant de l’immobilité de sa belle, il se mouilla, lui fit des grâces sans se départir de ses mimiques altières. Enamourée, Madame n’actionna pas sa charnière,  ne ferma pas ses portières, tint en dehors sa tête et ses arrières. Réceptive à la ballade, elle s’abandonna sans mot dire à la cause de son partenaire, se rangea sous son  amoureuse bannière.
Alors, s’affairant  avec adresse, notre virtuose compère toupilla tout contre elle, la pressa de caresses puis, feignant la paresse, il se laissa glisser à la renverse. Tout en la retenant fermement par la jupe, épris de lumière, il  se présenta face au ciel, espérant  aller  au plus haut sans dépasser le 7ième.



Leurs lèvres closes n'osent frémir car le plus doux des soupirs risque de trahir leur timide présence


La romance dura pas loin de trois heures....


... entre ces heures calines, j'eus à coeur de siroter un ptit café sans sucre


Mais à la durée, toute bonne chose perd en intensité, madame bailla, rompit l'enchantement


Monsieur mit un peu de temps à redescendre, à s'apercevoir que la liaison était rompue, qu'il n'y avait plus personne au bout.




  

Les ébats amoureux de tes carapaces sont bien joliment racontés   

Ces deux là, en dépit de leur âge certain, s'em-boitent a souhait   madame s'en décroche le bec de tant de plaisir , attendu en tapinois dans l'imbroglio racinaire   et monsieur en reste sur le dos , les quatre fers en l'air de tant de satisfaction , enfin assouvie   
a venir peut être d'autres étreintes renversantes et peut être de jolis z'oeufs tout pleins de petites boites      

Les Z'amours "boîteuses" sont toujours aussi belles et violentes à la fois ...     ...   

Tout cela laisse présager deux pontes remplies de petites Boîtes gigognes ...    ...    pour Toi Pack.

Salut Pack , Quel belle histoire magnifiquement raconté     elles sont magnifique tes boites .

Merci de ce partage A+

Joli reportage pack    pourvu que ces belles boîtes te fassent de beaux bébés   

Ah l'amour renverse Monsieur........    

Hermanicus a écrit:

Salut Pack , Quel belle histoire magnifiquement raconté     elles sont magnifique tes boites .

Merci de ce partage A+

Comme d’hab, mes mots sont peut-être hors propos, tortus mais ouverts à la controverse et aux sourires.
@+ Hermanicus et merci

faniolette a écrit:

Ah l'amour renverse Monsieur........     

sylvie54 a écrit:

Ces deux là, en dépit de leur âge certain, s'em-boitent a souhait   madame s'en décroche le bec de tant de plaisir , attendu en tapinois dans l'imbroglio racinaire   et monsieur en reste sur le dos , les quatre fers en l'air de tant de satisfaction , enfin assouvie   
a venir peut être d'autres étreintes renversantes  et peut être de jolis z'oeufs tout pleins de  petites boites      

Par une trop grande rigidité, l’armure de notre preux chevalier ne peut épouser la courbe de sa mariée, s’y maintenir à l’équilibre. Force lui est faite de se jeter à ses pieds, à sa traine. Ce qui n’est pas pour déplaire à la belle qui, secrètement,  voulait être requise, priée, désirée.
  merci à vous.

Cajou a écrit:

Les ébats amoureux de tes carapaces sont bien joliment racontés   

  

Citation :

  

L’eusses tu cru, ma petite boite à pattes ne pond que des œufs fêlés malgré des croquettes à chat supplémentées en vitamines D, les mollusques et autres bêtes à coque donnés.
Comme l’an passé, il me faudra emprunter le verni à ongle d’une élégante et consolider si possible, la fragilité coquillère d’un brillant trait de colle…sinon,  je n’aurais rien de neuf à vous présenter.

 

Pack...que c est bien raconté. Qu'elles sont belles tes boites!!!! Ton beau mâle en reste pantois!!!