Les liens n'étant plus valides je mets un article paru fin octobre 2008 que je viens de trouver au hasard de mes recherches sur cette tortue disparue :
Source :
De natura : Le magazine de l’environnement
Tortues terrestres de Bourbon
CLICANOO.COM | Publié le 30 octobre 2008
Lorsque l’Homme débarque à La Réunion au XVIIe siècle, l’île est couverte de tortues terrestres géantes, à tel point “qu’on ne peut marcher six pas sans en rencontrer”, témoigne François Boyer en 1671.
Les spécialistes estiment aujourd’hui que les populations de tortues terrestres de La Réunion atteignaient deux millions d’individus ! Il n’a pas fallu plus de deux siècles, entre 1640 et 1840, pour qu’il n’en reste plus un seul. La chair et les œufs des tortues étaient en effet très appréciés, aussi bien des cochons qui avaient été laissés sur l’île quelque temps auparavant afin de les faire proliférer pour fournir des vivres aux navigateurs que des colons installés sur l’île ou des voyageurs de passage. Carpeau du Saussay, en 1666, s’exprime en ces termes : “Dès la pointe du jour nous quittâmes ce paysage enchanté où nous n’avions eu qu’une incommodité : c’était un grand nombre de tortues de terre, qui nous venaient assaillir de tous côtés et qui même passaient souvent par-dessus nous. Nous eûmes bien de la peine à nous en défendre : cela fit que nous ne pûmes dormir”.
Même sort à Maurice et Rodrigues
Il poursuit : “La tortue est un animal fort laid, cependant fort bon à manger. Entre autres, le foie est excellent. L’huile en est aussi admirable à fricasser toute sorte de choses…”. Dès lors, on comprend que les tortues, peu farouches et sans aucun moyen de défense, aient vite payé un lourd tribut à la colonisation humaine. D’autant plus que, capables de rester quatre mois sans manger ni boire, elles constituaient des vivres particulièrement prisés à bord des navires où l’on sait les difficultés qu’il y avait à conserver la nourriture. Du Tremblay écrit en 1671 : “Il fut ordonné un nombre de tortues de terre pour chaque vaisseau…”. À mesure que la colonisation de l’île progresse, il faut aller de plus en plus loin pour trouver des tortues. Jusqu’à ce que les derniers spécimens, réfugiés dans le cirque de Cilaos, disparaissent vers 1840. Les quatre autres espèces de tortues terrestres, à Maurice et à Rodrigues, ont connu le même sort.