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 identification selon jacques Prestreau

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Florentine
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Date d'inscription : 05/01/2005

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MessageSujet: identification selon jacques Prestreau   identification selon jacques Prestreau EmptyLun 27 Juin 2005 - 22:40

Bonjour à tous



Pour ce qui est de l'identifiation des tortues je vous rappelle vivement ce document :
http://perso.wanadoo.fr/jacques.prestreau/tortues/pdf/27_photos_pour_identifier_une_tortue.pdf
extrait de ce site
http://perso.wanadoo.fr/jacques.prestreau/tortues/pdf/


Les photos du site d'Alain Degardin comme de tout autre site web, si bon soit-il, et même fait par un "professionnel", ne peuvent en aucun cas être utilisées pour identifier de façon certaine une tortue par un débutant ! Et pourtant celui de notre ami Alain est excellent... il fait même partie de nos sites favoris :

http://fr.groups.yahoo.com/group/tortues/links


Tout éleveur sérieux vous le rappellera immanquablement... Les photos de ses tortues ne peuvent absolument pas vous permettre d'identifier à coup sûr votre propre tortue. Ce serait un désaveu de l'utilité même des descriptions précises effectuées dans les monographies par les systématiciens. Et par ailleurs ce serait raisonner à contre sens !


Identifier correctement une tortue parmi les plus de trois cent espèces et sous-espèces n'est pas quelque chose de simple pour un débutant. Et comparer sa propre tortue avec des photos d'autres tortues présentées sur différents sites ne peut en aucun cas prétendre résoudre le problème de façon certaine.

Pourquoi ?

Pour plusieurs raisons que nous allons détailler :

1.
D'abord il en va des tortues comme des êtres humains et de tout le monde vivant : les signes distinctifs de l'espèce se confondent souvent avec les signes particuliers propres à l'individu. Les traits distinctifs d'un individu sont dictés par les caractères génétiques plus ou moins stables de son espèce transmis par l'évolution, mais aussi par les caractères propres à l'individu par les singularités de son génome personnel (croisé de celui des parents... et perturbé par les anomalies lors de la mitose au cours de la croissance embryonnaire se répercutant ensuite sur l'aspect visuel de l'individu) et par les différents aléas de son existence depuis sa naissance. Un ou plusieurs détails sur une banale photo qui vous feront dire "Ma tortue a des traits comme ceci ou comme cela sur la tête et sur la carapace, comme la tortue de cette photo" ne signifie absolument pas de façon certaine que votre tortue est de la même espèce et sous-espèce que celle présentée sur la photo. Cela signifie simplement qu'il y a une ressemblance sur un ou plusieurs détails. C'est tout. C'est avec l'expérience qu'un éleveur permet de faire le distingo (pas toujours facile d'ailleurs) entre la réalité et les apparences. Et c'est une des raisons pour lesquelles je préfère ne pas montrer toute une galerie de photos de tortues sur mon site, contrairement à beaucoup de sites. Parce que les galeries de photos ne peuvent pas être utilisées par un débutant pour y "reconnaître" sa tortue (souvent beaucoup plus jeune que celles photographiées d'ailleurs). Elle sont utiles pour apprendre à se familiariser grossièrement avec les espèces, mais ne peuvent prétendre être utilisées pour servir lors de la reconnaissance précise des clés de détermination (c'est à dire les signes précis identifiant une espèce).

2.
Votre tortue appartient peut-être à une espèce ou une sous-espèce qui n'est pas représentée parmi les photos proposées sur le site. Cela a des conséquences importantes, parce que vous allez alors, sans le savoir, identifier votre tortue comme appartenant à l'espèce la plus approchante parmi les photos du site... alors que votre tortue (et ses conditions de vie) n'a peut-être pas grand chose à voir avec celle de la photo. Les conséquences peuvent être incalculables si on prend une jeune Geochelone pour une jeune Testudo par exemple. Car là... non seulement on se trompe d'espèce, mais on se trompe même de genre taxonomique !!! Et pour un débutant la chose n'est pas si aisée qu'on pourrait le croire. Amis éleveurs, souvenons que nous avons tous été nous-mêmes un jour de véritables béotiens.

Je mets au défi n'importe quel débutant de reconnaître, parmi des juvéniles de moins d'un an, les différences permettant d'identifier de façon certaine une Testudo d'une Geochelone sur certaines banales photos. Prenez cinquante photos de juvéniles différentes ayant toutes moins de 18 mois par exemple, avec des Geochelone et des Testudo, battez les photos comme un jeu de carte, et demandez à quiconque de vous les classer proprement... vous aurez de sérieuses surprises ! Même certains éleveurs ayant pourtant une solide expérience s'y trompent ! En effet les photos présentées sur les sites ne sont pas faites pour être des photos d'identification. Ce sont des photos quelconques qui sont pour l'occasion utilisées dans le cadre d'une explication simple sur des différences générales entre espèces. Mais aucunement pour ce qu'on peut réellement appeler un travail d'identification de l'espèce.

Comme je le dis, des éleveurs très expérimentés s'y trompent. Et c'est parfaitement normal, et il faut le reconnaître avec humilité. En revanche si vous demandez à ces mêmes éleveurs parfaitement expérimentés d'examiner précisément des photos de votre tortue, voire... de tenir votre tortue en main pour l'ausculter, vous pouvez avoir la quasi-certitude que cette fois-ci ils ne se trompent pas ! La raison est simple : les vrais signes distinctifs d'une espèce ou d'une sous-espèce n'apparaissent pas de façon parfaite sur une vue générale de l'individu photographié mais sur un ensemble précis de vues (dossière, plastron, vue caudale, profil général et profil de la tête, et parfois également une photo des première écailles vertébrales derrière la tête). Avec ces photos, on fait alors une identification sûre et précise. Et d'autres critères complémentaires sont même parfois à prendre en compte pour certaines espèces lorsqu'il s'agit de taxons extrêmement proches dont la distinction n'est pas évidente. Parmi la multitude foisonnante de sous-espèces apparentées aux Testudo graeca, aux Testudo terrestris, et aux Testudo ibera, il est souvent très difficile de s'y retrouver. A tel point que même les monographies des taxonomistes les plus réputés au monde ne sont parfois pas d'accord pour un même individu modèle du taxon !!!

3.
Et surtout, la raison qui rend caduque toute envie de reconnaître sa tortue parmi des dizaines voire des centaines de photos... c'est l'inexpérience tout à fait normale du débutant (j'ai l'impression de faire une tautologie, là...). L'expérience en matière d'identification ne peut s'acquérir qu'avec le temps, en apprenant à connaître les signes caractéristiques de l'espèce d'abord de la tortue qu'on possède, mais aussi son évolution dans le temps, au fil des premiers mois de la vie, puis au fil des années, et en manipulant au cours des années un nombre assez important de tortues dans ses propres mains (et non pas en photos) pour accumuler lentement une expérience personnelle par le vécu et par le contact avec les animaux de différentes espèces. C'est comme tout apprentissage : le savoir (ce qui est appris de façon livresque ou académique) n'est absolument pas la connaissance (ce qui est assimilé par l'expérience personnelle). Le savoir est ce qu'on apprend de sources extérieures, alors que la connaissance est ce qu'on découvre lentement de l'intérieur de soi par sa propre expérience.

Reconnaître des espèces de tortues n'est pas différent de reconnaître des plantes ou des roches ou des symptômes de maladies. Les ressemblances entre les specimens examinés sont si nombreuses que ce n'est que par l'expérience personnelle qu'on peut ensuite d'emblée reconnaître l'appartenance du spécimen photographié. La reconnaissance de l'espèce de sa tortue personnelle en comparant avec d'autres tortues par voie photographique n'est donc pas une méthode offrant la garantie de certitude. Rappelez-vous l'exemple plus haut de la reconnaissance de juvéniles entre des Geochelone et des Testudo et l'exemple de la reconnaissance éminement complexe des taxons apparentés aux graeca, terrestris, et ibera. Or je cite là justement des sous-espèces qui sont parmi les plus courantes !



La meilleure façon de ne pas se tromper, ce n'est donc pas en allant visiter des sites web, si excellents soient-ils... mais en photographiant sa propre tortue et en soumettant les photos de sa propre tortue à des éleveurs, qu'ils soient sur notre liste ou ailleurs.



Donc pour reconnaître votre tortue, ne vous fiez pas aux photos des sites ou des livres ("Tortues du monde" de Devaux, "Atlas de la terrariophilie" de la fédé, ou autre), car vous prenez ainsi les choses à l'envers. Ces ouvrages n'ont d'ailleurs absolument pas cet objectif mais ont un objectif bien plus intéressant qui est la description de l'habitat des espèces citées. D'ailleurs dans ces livres bien des espèces, même courantes, sont décrites...sans être accompagnées de photo. La meilleure méthode pour un débutant n'est pas de regarder des photos d'autres tortues et de se dire "la mienne ressemble à celle-là donc c'est cette espèce", mais au contraire... de photographier sa propre tortue et de montrer les photos à des personnes qui ont l'habitude d'identifier les espèces sur photos. Dans le premier cas, mauvaise méthode, le risque d'erreur est très important (et les conséquences peuvent être dramatiques à moyen terme pour certaines espèces pourtant courantes) et dans le second cas, bonne méthode, le risque d'erreur est proche de zéro (sachant qu'il ne pourra jamais être égal à zéro, nul n'étant parfait).

Et c'est également par cette unique méthode qu'on reconnaît des individus hybrides.



Donc, que ce soit pour demander une identification sur notre liste de discussions ou sur tout autre espace d'échanges entre des personnes (autres listes de discussions, forums, etc.) utilisez de façon préférentielle les indications fournies dans mon document cité en tête de ce mail car elles regroupent de façon précise les informations précisément nécessaires à tout éleveur pour procéder à une identification rigoureuse, qu'il appartienne à notre liste ou pas. C'est donc un conseil très précieux : utilisez ce document même si vous vous adressez en privé à un éleveur de votre choix, car il appréciera ainsi grandement la qualité des informations que vous lui donnez pour l'aider dans son travail d'identification.

Et ne vous servez pas des sites web ou des livres pour identifier votre tortue si vous n'avez pas acquis une expérience suffisante (et d'ailleurs quand on a acquis cette expérience... on ne regarde plus ces photos sur les sites). Car ce n'est ni le but de ces livres et de ces sites web, ni une garantie de certitude pour votre tortue.




En résumé, il ne faut pas comparer des photos de sites web ou de livres à votre tortue... mais au contraire il faut comparer votre tortue à la description précise du taxon !





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Tangerin
Invité




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MessageSujet: Re: identification selon jacques Prestreau   identification selon jacques Prestreau EmptyVen 30 Sep 2005 - 9:56

Jacques PRESTREAU a écrit:
Je vois que beaucoup de monde continue à faire l'erreur courante de mener les déterminations en utilisant essentiellement les taches.


Chez les Testudo, les taches ne sont pas et ne pourront jamais être des critères déterminants. Elles ne peuvent au maximum être que des indices.

D'ailleurs quand l'animal meurt et passe plus tard à l'état de fossile, les taches et les colorations disparaissent peu à peu vu que la pigmentation cesse, l'animal ne renouvelant plus ses cellules dermiques sous l'action du soleil et la couleur générale devenant lentement de plus en plus blanche. Ces taches et colorations ne peuvent donc en aucun cas être des critères déterminants permettant de nommer une espèce dans une nomenclature. Cela ne peut être que des indices. Les monographies les indiquent donc toujours uniquement comme indices. De plus ils les mentionnent comme indices généralement très réservés puisque ces taches sont très variables d'un individu à l'autre (y compris dans la population de l'individu ayant servi de modèle) et ne peuvent en aucun cas faire l'objet d'une réelle étude statistique permettant de les nommer comme critères déterminants de l'espèce.

Déterminant signifie "propre à déterminer de façon exclusive l'espèce". Mais il faut que plus d'un critère déterminant soit présent. Il faut au moins deux critères déterminants (ce qu'on appelle une "convergence") pour valider la conclusion.

Indice signifie simplement "courant dans l'espèce". Ce n'est pas du tout la même chose...

Les taches du plastron figurent généralement parmi les critères déterminants. Parce que les taches du plastron sont fixées par le code génétique de l'espèce et non pas par l'action du soleil ou de l'environnement. C'est une des raisons principales pour lesquelles je demande toujours une photo du plastron quand on me demande de déterminer l'espèce d'une tortue. L'autre raison de ma demande systématique de plastrons (énervante pour certains, je le reconnais) tient à la morphométrie des plaques du plastron. Ma demande est systématique justement... parce qu'il s'agit bien ici d'une science qui s'appelle à juste raison la "systématique" !

Chez les Testudo, les tâches de la dossière et des parties molles et cartilagineuses sont un indice. Parce que les taches de la dossière et des parties molles et cartilagineuses sont peu fixées par le code génétique de l'espèce mais énormément dues à la pigmentation sous l'effet du soleil, donc résultantes d'une exposition prolongée (après plusieurs mois au minimum) au soleil.

Il en ressort deux conséquences importantes :

1. Chez les Testudo, on ne peut et on ne doit jamais utiliser comme critère déterminant les taches de la dossière ou des parties molles et cartilagineuses. Exit donc les taches colorées de la dossière, les taches jaunes suboculaires ou frontales, etc. tant que l'animal n'est pas subadulte ou adulte.

2. Quel que soit l'âge des animaux observés, la détermination des espèces doit reposer sur des critères précis, qui sont tous exclusivement de nature morphologique ou morphométrique. Ce sont les seuls critères déterminants. Les autres sont et ne doivent rester que des indices complémentaires à utiliser en cas de doute sur la morphologie et sur la morphométrie.
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